Doit-on supprimer les anglicismes de nos écrits ?

L’anglicisme est défini dans le Larousse de la façon suivante : « Mot, tour syntaxique ou sens de la langue anglaise introduit dans une autre langue ».

Un phénomène historique

Les termes anglo-saxons sont très présents dans nos communications orales et écrites : « Après le brainstorming et la conf call, j’étais complètement burn-out, et il fallait encore que je checke mes e-mails ».

Notre langue n’a jamais cessé d’évoluer, principalement grâce à l’emprunt de mots à nos voisins. À la Renaissance, l’influence italienne a ainsi généreusement enrichi notre vocabulaire. Alors faut-il aujourd’hui jouer les rigoristes ?

Un perturbateur syntaxique

Certains noms et adjectifs font partie du langage commun depuis longtemps et sont bien intégrés : « match », « cool »,« fun ».

En revanche, dans de nombreux cas, le mot existe en français mais on préfère utiliser l’anglais. Par exemple, « low cost » peut tout à fait être remplacé par « bon marché », « freelance » par « indépendant(e) ».

Il y a aussi les calques syntaxiques qui consistent à faire une phrase en français avec une tournure anglaise. Et c’est bien là que le bât blesse puisque des constructions fautives en résultent. L’Académie française est ainsi montée au créneau contre le « franglais », dénonçant « l’invasion des termes anglo-saxons » et la « détérioration qu’ils entraînent de sa syntaxe ».

Quelles solutions ?

L’influence de la langue anglaise a commencé avec la Première Guerre mondiale et s’est confirmée avec la suivante. Pour limiter ce phénomène, de nombreuses actions ont été – et sont encore – menées :

  • Dès 1964, René Etiemble faisait paraître  Parlez-vous franglais ?
  • En 1966, le gouvernement créait le Haut Comité pour la défense et l’expansion de la langue française, puis, en 1972, Georges Pompidou instaurait des commissions de terminologie, chargées de forger des propositions pour enrichir en français les différents vocabulaires professionnels.
  • En 1975, la loi Bas-Lauriol rendait obligatoire le français dans les transactions, dénominations et modes d’emploi des produits, ainsi que dans la rédaction des offres et des contrats de travail.
  • En 1994, un quota de diffusion de chansons en langue française était imposé aux radios.
  • Aujourd’hui, l’Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, l’Office québécois de la langue française, l’Organisation internationale de la francophonie (l’OIF) et FranceTerme sont les institutions qui défendent notre langue.
  • Des associations apportent également leur contribution. On peut citer par exemple la Défense de la langue française qui décerne chaque année le prix Richelieu aux journalistes faisant honneur à la langue française.

Et si on essayait de supprimer plusieurs anglicismes de notre vocabulaire ? Voici quelques pistes :

  • flyer = prospectus ;
  • booster = stimuler, dynamiser, renforcer, améliorer ;
  • faire le buzz = défrayer la chronique ;
  • challenge = défi ;
  • pitch = résumé, synthèse ;
  • turnover = renouvellement, rotation.

J’attends vos propositions pour compléter cette liste !

Emmanuelle Wermelinger

Formatrice

Lectrice-correctrice

emma@solution-orthographe.fr

Partager